A mi-chemin entre le village et le grand ensemble, entre la forêt et la plaine alluviale,
l’immense place du mail présentait un dévers dissimulé par de nombreux artifices :
le socle de la mairie, le terrassement des bâtiments et celui du mail gommaient toute aspérité
topographique, si bien que tout sur la place semblait plat, stérile et distendu.
L’acte fondateur consista à organiser l’espace autour d’une promenade bois tirée
d’un seul trait dans la pente pour projeter le centre d’Allonnes dans le grand paysage
des bords de Sarthe.
La période de la reconstruction, avec la création du grand ensemble de Chaoué, avait bouleversé le paysage de ce coteau de la Sarthe, le rendant quasiment illisible depuis le cœur de la cité. L’opération « Romarins Gounod » menée par Alexandre Chemetoff et Jean-Louis Berthomieu avait permis de retrouver une relation avec la forêt toute proche en révélant la topographie de ce lieu. Le projet s’inscrit dans la continuité de ce travail pour reconquérir les horizons et participer à un nouvel ancrage de la ville sur son territoire.
Bordée par un mur de soutènement qui révèle la topographie, la promenade créée est un fil conducteur, un geste fort qui met en relation la plaine des sports avec le belvédère de la mairie.
Il scinde la place du mail en deux parties :
– les usages les plus urbains sont contenus le long d’un mail planté de noisetiers de Byzance qui se développe le long de l’avenue. Marché de plein vent et stationnement sont organisés sous les arbres.
– l’espace ainsi récupéré est transformé en jardin en creux, réceptacle des eaux de ruissellement pour que le sol redevienne à nouveau fertile au cœur de la cité. Organisé en lignes comme une culture maraichère, le jardin rythme les saisons.